Accompagnement d’une personne atteinte d’Alzheimer

Suite au décès de mémé, je vais vous parler de cette maladie qui détruit petit à petit une personne: l’alzheimer. Je n’ai pas eu la chance de connaître mémé sans cette maladie. Quand j’ai rencontré mon chéri, elle en était déjà atteinte.

Après l’hospitalisation de pépé, mémé est venue vivre une semaine chez nous. Elle se repérait dans l’espace et pouvais s’occuper elle tout seule. Et étant pris par nos emplois respectifs, nous n’avons pas pu la garder avec nous et mon chéri a donc pris les dispositions pour qu’elle puisse rentrer chez elle. Des aides soignantes et autres aides passaient durant la journée et la couchait le soir. Nous pensions que ça allait être suffisant. Mais non, mémé ne se repérait pas dans le temps et cherchait son mari. Elle est donc sortie en pleine nuit avec ses papiers en pyjama dans la rue où elle a fait une chute. Donc mémé a été hospitalisé dans une chambre près de pépé jusqu’à la mort de ce dernier.
Pendant cette hospitalisation, l’alzheimer de mémé a progressé. Ne reconnaissant son fil par intermittence, idem pour les autres membres de sa famille à part son mari.
Etant aimable et courtoise avec le personnel hospitalier et ne souffrant que de son alzheimer, nous avons pris la décision de la prendre chez nous bien que j’étais enceinte de 4 mois.

Nous l’avons installée dans la chambre d’ami, décorer la chambre avec ses photos,  étiqueter les portes et retirer les clés de toutes les serrures. Nous avons mis en place les aides soignantes qui venaient lui faire prendre sa douche tous les jours. Mémé passait ses  journées avec moi. Et là, j’ai découvert une personne odieuse et grossière. Je ne m’imaginais pas que cela allait être si dure de vivre avec une personne atteint d’alzheimer.
J’ai appris à connaître la personne qu’elle était par les dires de son fils ainsi que des personnes qui l’on connu et les vieilles photos. Mais la personne que j’avais chaque jour n’était pas celle que toutes ces personnes me parlaient. Moi j’avais le droit à la grande prêtresse qui me considérait comme sa bonne, je n’étais plus chez moi mais chez elle et sans considérations pour moi et ne remarquant pas ma grossesse. Elle m’insultait de tous les noms, me faisait passer pour un tirant en se plaignant aux aides soignantes que je ne lui donnais pas à boire et à manger. Alors que je me battais toute la matinée pour l’alimenter. Par contre dès que le médecin venait ou son fil rentrait du travail, c’était une douce et gentille personne.
Le soir et le week-end, mon chéri subissait aussi les insultes de sa mère. Elle prenait son fils pour son mari. Lui faisant des crises de jalousie car mon chéri était avec moi. Elle nous reprochait de ne pas être gracieux. Mais elle avait perdu l’éducation et la prestance qui lui tenait tant à cœur.
Au bout de 4mois, l’état physique de mémé se dégradant et refusant de boire et de manger, de plus ma grossesse arrivant à son terme, il a fallu prendre la décision de la placer en séjour à l’hôpital et ensuite à la maison de retraite.

A son arrivée à la maison de retraite, son état a continuer à se dégrader, ne reconnaissant plus personne. Lors de nos visites, elle se souvenait des personnes que nous évoquions mais dans une époque révolue. Nous lui amenions notre chouquette qui la faisait réagir un peu. Nous avions l’impression de voir un corps dépourvu d’âme. Dures visions pour mon chéri. Ce 10 janvier, elle est parti dans son sommeil à l’âge de 89 ans.

J’ai maintenant une pensé aux aidants familiaux, on peut en parler, essayer de les comprendre mais tant que l’on n’est pas dans cette situation, on ne réalise pas à quel point c’est dur.