Aesh, accompagnant d’élève en situation de handicap

Pendant 3 ans, j’ai travaillé en tant qu’AESH, accompagnant d’élève en situation de handicap. Ce métier est méconnu, mal payé et mal considéré. Par contre, c’est une vrai aventure humaine.

Pourquoi j’ai fait ce métier ?

Après le confinement, je n’avais plus de contrat de professeur de maths. Et je voulais passer le CAPES de maths, il me fallait donc un poste dans l’éducation nationale qui m’apporterait les 3 ans d’ancienneté pour satisfaire les conditions d’admissibilité au concours.

Recrutement d’aesh

En même temps que mon dossier d’enseignement de maths, j’avais déposé un dossier pour un poste d’AESH. J’ai passé un entretien et j’ai été mise sur liste d’attente. Lors de cette entretien, le salaire et les conditions du contrat sont passés sous silence. Qui voudrait travailler dans la précarité. Il parle de quotas horaires et de points d’indice ce qui ne veux rien dire pour les non initiés.

Intégration

En novembre 2020, j’intégrais un collège et une nouvelle aventure s’offre à moi. Avec toute mon assurance et mon autonomie, je pars à la rencontre de mes élèves et de mes nouveaux collègues. Et je suis lâchée avec mon emploi du temps dans les couloirs et sans savoir comment faire mon travail.

Les autres aesh vous parlent de documents avec des sigles que vous ne connaissez pas, des noms de personnes sans visage. Vu que je suis une fille qui a besoin de se faire une opinion par elle-même. Donc, j’ai stoppé les potins des collègues aesh. Et je me suis faite ma propre opinion. C’est la meilleure chose que j’ai faite. Grâce à cette ouverture d’esprit, j’ai eu de meilleure relation avec les collègues professeurs et favoriser l’esprit d’équipe avec tous les professionnels du collège.

Le travail

Les élèves m’accueillent, recherchent mon attention et mon aide. Chaque élève est différent avec des sensibilités et des besoins propres à chacun. J’ai des élèves en ulis qui sont adorables, travailleurs et volontaires. Je prends un plaisir fou à travailler avec eux. J’ai des temps de discussion et j’établis une relation de confiance et de connivence avec eux.

fiches bristols oxford

D’ailleurs, en classe, je suis les mains pour écrire et dessiner. Et aussi, je suis l’organisatrice de leur pensée, le réceptacle de leur doute, peur, gêne, sentiment, etc… Je suis la personne qui rassure par sa présence, un encourage, un regard.

Par ma disponibilité auprès des élèves, ils n’hésitent pas à me solliciter dans les couloirs et dans la cours. Puis, la vie scolaire me fait appelé en cas de gestion de crise. Les élèves ont besoin de leur personne de confiance pour se calmer, pouvoir parler et être compris.

Enfin, j’ai préparé les élèves au passage de leur examen oral (cfg). Apprendre à parler devant un jury, leurs camarades. Malgré leur angoisse, je les ai vu réussir et fier d’eux. C’est une grande récompense.

Quand ça se passe mal

Puisque les parents sont les seuls maîtres de l’éducation et l’instruction de leur enfant, l’équipe pédagogique subit les conséquences et les aesh sont en première ligne. J’ai eu de la chance que la direction du collège m’a soutenu dans les difficultés avec les élèves et les parents.

Tout n’est pas toujours facile, on a des élèves qui ne veulent pas apprendre malgré leur compétence, qui ne respecte ni les règles, ni les personnes. On demande l’intervention des parents et on obtient aucun soutien. L’élève est l’enfant roi et fait ce qu’il veut. Alors, on alerte sur le comportement la direction, les parents que le suivi auprès de l’élève devient impossible par rapport à son état général ( physique, émotionnel … ) et on attend que l’année passe.

AESH, ce n’est pas fait pour moi

Bien sur, les élèves sont le plus souvent en demande d’aide et compte sur vous. C’est vraiment une grande aventure humaine. Mais, être dépendant de la présence des élèves et des professeurs pour travailler, ça m’agace vraiment. D’ailleurs, il me manque une chose essentielle pour moi: Enseigner. Et c’est pour cela que je démissionne en cette fin d’année scolaire.

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